La mort pour l'industrie canadienne de la création vidéo linéaire ?

Je viens tout juste d'avoir une intéressante discussion avec Madame Véronique Vidal du Fond des Nouveaux Médias de Téléfilm Canada.

En résumé, j'ai retenu que tous les projets de fiction Internet-vidéo linéaires ne seraient pas admissibles au financement. Téléfilm a choisi l'interactivité plutôt que la linéarité dans ses critères d’admissibilité.

Ce qui me fait croire qu’à court terme, si tu es un auteur, un réalisateur ou un producteur indépendant qui veut faire de la fiction “classique”, la seule fenêtre de distribution financée par le public demeure encore la télévision, avec ses mêmes barrières à l’entrée.

Incroyable n’est-ce pas ? Malgré la révolution planétaire qui anime actuellement la distribution de la création vidéo, le Canada laisse encore les décisions de distribution dans les mains de quelques individus.

Maintenant, pourquoi croyez-vous que Téléfilm a choisi l’interactivité dans ses politiques de financement pour les nouveaux médias ?

Voici mon hypothèse:
Influencé par les lobbyistes de l’industrie privée de la télévision, Téléfilm a jugé qu’il était plus rentable politiquement de protéger ces intérêts plutôt que de laisser émerger un nouveau marché de la création Internet-vidéo.

Parce que plus les barrières à l’entrée de la création vidéo canadienne seront contrôlées par les directeurs de la programmation, plus les revenus resteront dans les mains de ces entreprises.

Plus Téléfilm limitera l’accès à ses fonds pour des produits culturels en compétition avec l’industrie de la télévision au niveau de sa distribution, moins de nouveaux produits culturels Internet-vidéo émergeront.

Voilà ce qui me fait croire que c’est la mort à long terme pour l’industrie canadienne de la création vidéo. Si le public ne finance pas le développement de nouvelles idées, qui le fera alors?

J’ai ma petite idée à ce sujet ☺

Qu’en pensez-vous ?