Tuesday, April 29, 2008

Réalité ou fiction ?



C'est ma réflexion...mon questionnement...Quelle est la frontière entre la réalité et la fiction...au cinéma, en publicité, à la télévision, sur Internet.

Julie Simard est une expression artistique de ce questionnement. Cette fiction-réalité explore ces deux dimensions en les intégrant de manière intuitive et expérimentale.

3 comments:

Anonymous said...

La frontière entre la réalité et la fiction se construit malheureusement pour ton projet à la seconde où une personne réelle, éprouvant des sentiments réels, est embarquée dans une fiction sans être au courant que les autres acteurs et l'histoire en général appartient à part entière à cette fiction. On parle là de 12 personnes qui durant des semaines ont pensé vivre de la réalité, ont cru vivre une relation réelle. Ton intuition, il me semble, t'a mené sur une pente bien dangereuse, tu ne crois pas?
M.

Pierre Côté said...

Pente dangereuse ? Tout à fait. L'idée est de repousser les limites, de provoquer, de prendre des risques créatifs et artistiques. Actuellement, je considère qu'il y a un flou, une zone grise entre la réalité et la fiction... Par exemple, est-ce que l'information à la télévision est de la réalité ou de la fiction ? C'est ce que je veux questionner en plus de divertir...Le projet JJS est un mélange des genres à l'ère de la virtualité et de l'internet-vidéo. Et oui, je suis très limite dans ma démarche et j'étais prêt (je le suis toujours) à laisser décider un juge de cette limite.

Michaël fortin said...

Personnellement, il me semble que le questionnement sur la réalité/fiction tel que vous le présenter est loin d'être neuf (on n'a qu'à penser au Festival Documenteur en Abitibi-Témiscamingue qui regorge d'oeuvres allant dans le même sens, ou encore, Nanouk l'Esquimau de Flaherty, tourné en 1922, est déjà en soi une réflexion de cet ordre)
et ressemble plutôt à une excuse après vous vous êtes fait pincer. Le résultat de votre travail a très peu à voir avec une démarche réflexive et formelle sur l'idée de la fiction. Mais plutôt sur la simple duperie, ce qui est loin d'être la même chose, et cela m'étonne que le diffuseur ait accepté un tel concept. L'avez-vous trompé lui-aussi ?

Le vrai questionnement pertinent est celui de l'éthique de vous-même et de votre travail. Jusqu'à où êtes-vous prêt à aller dans la tromperie et , il faut bien appeler les choses par leur nom, le double mensonge - à la fois imposé aux protagonistes qui acceptent de participer à votre projet et aux spectateurs qui les visionnent?

Bien sûr la publicité trompe, les médias en général aussi. Et alors? En quoi ça vous donne une légitimité de faire pareil ? Si je tue qqun, est-ce que mon crime sera moins grave parce que d'autres en ont commis un semblable ?

En tant que réalisateur de documentaires, je ne peux que m'insurger quant à votre pratique qui s'attaque à cette chose si fragile qu'est le lien de confiance s’établissant entre les participants et le réalisateur. Et, bien franchement, poussez votre réflexion un peu plus loin quant aux concepts de réalité/fiction que de simplement mentir aux intervenants pour y voir là une démarche artistique, car Nanouk l'Esquimau de Flaherty, tourné en 1922, comportait déjà de la mise en scène .