Bilan personnel face à l'industrie de l'Internet au Québec (part 1)
En réfléchissant à ce bilan, je constate une chose : je n’ai pas encore complètement fait le deuil de mon passé professionnel qui est la conséquence directe d’une vie personnelle intense et mouvementée.
En 1995 j’étais sérieusement le premier au Québec à exploiter Internet comme une plate-forme de création. C’était pour moi, mon média. Il m’appartenait presque. J’y étais venu au monde d’une certaine manière et je prenais la place qui y était associée…C’étais pas mal le sens à ma vie à cette époque. En 1998, trois ans plus tard, bing bang, je disparais pour refaire ma vie et essayer de me reconstruire. Exit alcool, ego malade et autres drogues.
Dix ans plus tard, insatisfait par la télévision et le rôle passif et d’exécutant que j’y joue, je plonge dans l’Internet et redeviens entrepreneur, homme d’affaires, visionnaire, gourou… Je veux redevenir ce que je pensais que j’étais. Grave erreur!
Malgré ce que je sais et j’en sais énormément, je constate après un an, que je ne suis pas capable de réaliser mon rêve brisé de 1998. C’est impossible. Ce rêve, il appartient au passé. Je dois décrocher. Je ne suis plus le même homme. Je ne peux plus faire ce que je faisais avant avec l’attitude et la vie que j’ai aujourd’hui. Je me suis perdu en cours de route…Là je me retrouve, lentement, une minute à la fois et comme mon père me disait, je prends mon trou.
Je suis un créateur. Pas par choix. J’ai besoin de cette stimulation pour vivre, pour exister, pour respirer. C’est ce que je veux faire. C’est ce que je peux faire. J’ai des compétences distinctives exceptionnels qui malheureusement ne semblent pas trouver leur place dans un marché fermé comme celui du Québec. J’ai vieilli aussi. 40 ans. Dans la tête des gens et des perceptions royales, je devrais être ailleurs. Mais non, c’est là que je suis, pour aujourd’hui. Et j’y suis très bien quand je ne me compare pas aux autres que je regarde de loin.
Revenir à la base de ce que je suis et lâcher prise sur ce que je ne peux pas changer, c’est-à-dire toute l’industrie…Voilà un premier élément de bilan de l’année 2007-2008 pour moi.
Je ne suis pas découragé et je n’ai pas peur. Je suis simplement triste. Triste d’encore une fois devoir capituler et accepter avec humilité ce que je suis…et ne suis pas.
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