ARG 33 keys de Mazda : 12 mois plus tard.
"...Pierre, I wanted to say thank you for all your hard work and dedication so far. I appreciate all your insight and points of view. While we may not always agree, you are a valued member of the ARG team! Thanks. Talk to you tomorrow. We’re going to have a very busy and productive week..."
-Jason Jakubiak, Associate Creative Director, Doner, march 2009.
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Texte rédigé par Charles Prémont, reproduit avec l'autorisation du Lien MULTIMÉDIA (www.lienmultimedia.com)
L’industrie du multimédia au Québec regorge de talents, mais les créateurs québécois ont-ils les moyens de réaliser leurs idées ? À en croire Pierre Côté, une figure controversée dans le milieu de la communication de Montréal, il est trop facile pour les créateurs québécois de voir leurs idées s’envoler de l’autre côté de la frontière. Un fait vécu par lui, alors qu’il accuse Doner, une agence de publicité américaine ayant des bureaux au Canada, de s’être attribué tout le mérite pour une campagne dont il avait été l’initiateur. Il a d’ailleurs pris la décision de rendre sa mésaventure publique en révélant les détails de l’histoire sur son blogue « How Soon is Now ». Le Lien MULTIMÉDIA s’est entretenu avec lui et vous livre ici sa version de l’histoire.
« La censure s’est faite lorsque j’ai demandé à Doner d’inscrire mon entreprise, Gramsclo, dans les communiqués de presse de la campagne, explique Pierre Côté. Pour moi, c’était important puisque c’est la seule preuve de mon implication et que c’est sur ça que je base mon modèle d’affaires. Eux ne voulaient tout simplement pas parce qu’ils voulaient se repositionner comme des créatifs interactifs et ne désiraient pas être associés à une autre boîte de création. » À ce moment, l’aspect créatif du projet d’ARG de Pierre Côté avait déjà franchi la frontière.
Tenant mordicus à son point et ayant des relations de travail de plus en plus tendues avec l’agence américaine, Pierre Côté s’est fait congédier après sixmois de travail par Doner qui en a éxécuté la demande auprès de ses partenaires québécois. « J’avoue que j’approche les affaires de façon naïve, dit-il. Pour moi, cet ARG était un projet de création, pas simplement une campagne pour vendre des chars. Quand Astral m’a approché pour créer un projet, ils avaient en tête de vendre de l’espace média alors que moi, je ferais de l’argent sur la création et la production du projet s’il était approuvé. Lorsqu’ils ont choisi de donner la création au client, mon rôle changeait : je passais de stratège à simple exécutant. » Pierre Côté a reçu environ 30 000 $ pour son travail commencé en octobre 2008 et qui s’est terminé en mars 2009.
Ce passage a passablement transformé le projet qui est devenu un ARG beaucoup plus gros et avec plus de budget. Que reste-t-il de l’idée de base de Pierre Côté ? « L’idée de l’ARG était la mienne, dit-il. Tout le côté stratégique, ma vision de l’utilisation de Twitter, de Qik, de la création d’un faux spectacle à Musique Plus, c’est moi qui ai parlé de ça dès les débuts du projet. Même si le scénario a passablement changé, l’idée que l’histoire tourne autour d’une fille qui vient du futur et tout le contexte de l’entreprise Mazda d’une autre époque, ça vient de moi. »
L’ARG a remporté le MIA (Media Innovation Award) avec le projet en 2009. De nombreux articles ont été écrits sur la campagne, autant de publicité positive pour Doner. « De voir que mon idée faisait autant de chemin, de voir des articles élogieux sur Doner alors que c’était mon idée et que mon nom n’apparaissait nulle part, je me suis dit qu’il fallait que j’en parle, que ça allait peut-être changer les choses », explique-t-il.
C’est à ce moment que Pierre Côté à décider de mettre toute l’affaire en ligne. « Je m’excuse auprès des gens qui ont pu être lésés par mon geste, mais pour moi, c’était prendre la place qui me revient. Je défends une notion d’un partage plus équitable des ressources et je pense que c’est important qu’on se pose la question si on veut être en mesure un jour de garder la création au Québec. C’est un peu un combat de Don Quichotte, mais cette histoire est l’exemple parfait du refus de grosses compagnies d’entrer en dialogue avec un créateur. »
Le combat de Pierre Côté est donc, en un certain sens, celui de tous les créateurs québécois. « Lorsqu’ils ont rapatrié la création à Détroit, la culture et l’atmosphère de l’ARG sont devenues américaines plutôt que québécoises, explique Pierre Côté. Comme Québécois, ça signifie beaucoup d’argent en création de contenu qui est allé de l’autre côté de la frontière pour une campagne qui avait comme cible le Québec. »
« La censure s’est faite lorsque j’ai demandé à Doner d’inscrire mon entreprise, Gramsclo, dans les communiqués de presse de la campagne, explique Pierre Côté. Pour moi, c’était important puisque c’est la seule preuve de mon implication et que c’est sur ça que je base mon modèle d’affaires. Eux ne voulaient tout simplement pas parce qu’ils voulaient se repositionner comme des créatifs interactifs et ne désiraient pas être associés à une autre boîte de création. » À ce moment, l’aspect créatif du projet d’ARG de Pierre Côté avait déjà franchi la frontière.
Tenant mordicus à son point et ayant des relations de travail de plus en plus tendues avec l’agence américaine, Pierre Côté s’est fait congédier après sixmois de travail par Doner qui en a éxécuté la demande auprès de ses partenaires québécois. « J’avoue que j’approche les affaires de façon naïve, dit-il. Pour moi, cet ARG était un projet de création, pas simplement une campagne pour vendre des chars. Quand Astral m’a approché pour créer un projet, ils avaient en tête de vendre de l’espace média alors que moi, je ferais de l’argent sur la création et la production du projet s’il était approuvé. Lorsqu’ils ont choisi de donner la création au client, mon rôle changeait : je passais de stratège à simple exécutant. » Pierre Côté a reçu environ 30 000 $ pour son travail commencé en octobre 2008 et qui s’est terminé en mars 2009.
Ce passage a passablement transformé le projet qui est devenu un ARG beaucoup plus gros et avec plus de budget. Que reste-t-il de l’idée de base de Pierre Côté ? « L’idée de l’ARG était la mienne, dit-il. Tout le côté stratégique, ma vision de l’utilisation de Twitter, de Qik, de la création d’un faux spectacle à Musique Plus, c’est moi qui ai parlé de ça dès les débuts du projet. Même si le scénario a passablement changé, l’idée que l’histoire tourne autour d’une fille qui vient du futur et tout le contexte de l’entreprise Mazda d’une autre époque, ça vient de moi. »
L’ARG a remporté le MIA (Media Innovation Award) avec le projet en 2009. De nombreux articles ont été écrits sur la campagne, autant de publicité positive pour Doner. « De voir que mon idée faisait autant de chemin, de voir des articles élogieux sur Doner alors que c’était mon idée et que mon nom n’apparaissait nulle part, je me suis dit qu’il fallait que j’en parle, que ça allait peut-être changer les choses », explique-t-il.
C’est à ce moment que Pierre Côté à décider de mettre toute l’affaire en ligne. « Je m’excuse auprès des gens qui ont pu être lésés par mon geste, mais pour moi, c’était prendre la place qui me revient. Je défends une notion d’un partage plus équitable des ressources et je pense que c’est important qu’on se pose la question si on veut être en mesure un jour de garder la création au Québec. C’est un peu un combat de Don Quichotte, mais cette histoire est l’exemple parfait du refus de grosses compagnies d’entrer en dialogue avec un créateur. »
Le combat de Pierre Côté est donc, en un certain sens, celui de tous les créateurs québécois. « Lorsqu’ils ont rapatrié la création à Détroit, la culture et l’atmosphère de l’ARG sont devenues américaines plutôt que québécoises, explique Pierre Côté. Comme Québécois, ça signifie beaucoup d’argent en création de contenu qui est allé de l’autre côté de la frontière pour une campagne qui avait comme cible le Québec. »
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