Où es-tu mon Amour d’Amour?
Cher Facebook, je dois absolument retrouver l’Amour de ma vie avant la fin de ce grand voyage. J’ai beaucoup de choses à lui dire. J’espère du fond du cœur qu’elle est toujours vivante, heureuse, libre et joyeuse.
Son nom est Annie Guillemette. Elle devrait être âgée aujourd’hui de 53 ou 54 ans.
Nous étions amoureux fous à une époque où j’étais encore puceau, que «The Smiths» «breakait» enfin en Amérique du Nord avec leur «masterpiece» «The Queen is Dead» et que Helen Folasade Adu, mieux connue sous le nom de «Sade», confirmait son statue de diva mondiale avec la sortie de son deuxième opus «Promise».
Sans jamais nous le dire à haute voix, notre chanson à nous deux est devenue naturellement et inconditionnellement «Jezabel», la cinquième «cut» sur la première face du vinyle.
Pendant plus de 5 minutes, la durée de la pièce, je n’arrêtais pas de me répéter à moi-même, silencieusement, sans cesse, en loop, comme un juvénile mantra: «C’est ça aimer. C’est ça que ça veut dire être en amour. Je suis en amour. Je l’aime. Enfin j’ai trouvé l’amour de ma vie. Elle m’aime, je l’aime. Rien ne pourra plus jamais nous arriver car aucune force terrestre nous arrachera l’un à l’autre»
C’est ce que je me racontais comme histoire dans ma tête pendant que nous étions blottis tendrement ensemble, se caressant imparfaitement les cheveux, le dos, les épaules, les bras, les mains, le visage. Ses yeux étaient plus brillants que 1000 soleils, son sourire rassurant et son corps d’athlète dur comme du fer.
Nous étions très silencieux, comme si les mots ne seraient jamais assez justes, forts et pertinents pour exprimer ce qui dans le fond était impossible à exprimer par la parole.
Parfois nos visages s’éloignaient l’un de l’autre, assez distant pour enfin se dévoiler dans notre totalité, le temps de quelques secondes d’amnistie dans ce tango des sens.
Mais toujours, le silence. Total. Absolu. Net. L’arbre qui tombe dans la forêt quand personne n’y est.
Annie ne parlait pas beaucoup. Son sourire parlait à sa place. Elle était un peu timide dans le fond quand j'y pense. Assez timide finalement, fragile même. Je ne le savais pas à cette époque. Après tout, nous venions tout juste de nous déclarer officiellement amoureux.
C’était une période incroyablement intense mais aussi naïve et délicate. Je ne me connaissais tellement pas. J’étais très jeune. Tellement jeune que lorsqu’on s’est rencontré je jouais encore au hockey.
Je l’avais remarqué un soir Au Gosier.
J’étais avec ma petite gang de frais-chiés.
Quand elle m’a assommé avec son sourire de feu, j’ai senti qu’il se passait quelque chose de profond, d'intense et de très sérieux.
Une envie de vomir d’anxiété est venu me paralyser les sens. J’ai bien failli «choké» mais l’orgueil du jeune mâle «loadé» de testostérone, poussé dans le dos par ses pairs, a fait en sorte que j’y suis allé.
Jusqu’à elle j’ai marché...après m’être exhibé comme une pute sur la piste de danse avec la vibe de Brian Adams pour me donner du courage.
Summer of ‘69 c’était ça qui jouait, tellement fort, dans les speakers et jusque dans le fond de mon ventre. Les yeux fermés par la peur et le "air guitar" très bien maîtrisé après des années de pratique seul devant le miroir de ma chambre dans la cave. Et je hurlais le bridge de la song comme si je pouvais prédire l'avenir avec mes pouvoirs de dépressif encore inconnus: "I guess nothin' can last forever, Forever, no..."
Jamais je n’aurai eu de nuit aussi intense de toute ma vie que celle qui suivie cette rencontre divine. Le plus malade mental dans toute cette histoire c’est que je n’aurais pas dû être là lors de cette fameuse soirée. C’est mon meilleur ami Martin Philibert qui m’avait convaincu de le suivre Au Gosier. C’était sa dernière sortie avant son grand départ pour la Californie du Sud.
C’est donc avec elle, Annie Guillemette, que je devins un homme. J’avais fuck’n 17 ans. Nous nous sommes aimés d’un amour tellement pur et dur. Sans le savoir, elle aura complètement transformé ma vie. Que serais-je devenu sans elle et son Amour surréel de folle pas arrêtable?
Sa mère s’appelle Pauline Gervais. Elle avait une sœur plus jeune nommée Manon.
Je n’ai aucune idée de ce qu'est devenue celle qui aura dû être la mère de mes enfants.
Je cherche depuis des années.
Sans la trouver.
Maybe that’s God’s will.
Anyways, pouvez-vous m’aider à la retrouver svp?
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