Friday, December 4, 2009

Le billet qui tue!

Y paraît qu'ils ont parlé de moi jeudi soir à la Tohu.

En fait, pas directement de moi mais surtout de eMarketing et de Cyberblack, 1er gagnant du Boomerang pour le meilleur site internet en 1995.

(Prix que j'ai d'ailleurs aussi gagné en 1997.)

J'aurais aimé le savoir avant, je serais arrivé plus tôt. J'en aurais eu cruellement besoin.

Mais bon, ce n'est pas si grave dans le fond.

Pas si grave que le temps passe si vite et que rien ne change vraiment dans cette artificielle industrie des communications québécoises.

Pour les plus jeunes qui ne savent pas qui je suis, explorez ici. Cliquez sur le lien, vous verrez, tout est là pour enrichir un peu votre culture personnelle.

La remise des prix était spectaculaire, certes, mais tellement superficielle et inutile hors des murs de La Tohu. A part peut-être INFO-PRESSE qui voit ses revenus augmenter de manière significative avec ce genre d'événement, rien ne va changer aujourd'hui dans l'industrie.

La preuve, lisez le texte de Olivier Soussy. Lui aussi un vieux de la vieille qui n'écrit pas n'importe quoi. Son billet est très important.

Son texte illustre clairement une histoire qui m'est arrivé l'an dernier avec Mazda, Astral Media, Doner Canada et Doner US, l'agence américaine responsable de la création pour la marque.

Je vous invite à lire le dossier ICI. La narration est extrêmement détaillée. En ce sens elle illustre concrètement, par une étude de cas, le point de vue de Olivier.

Au Québec, le traditionnel continue de contrôler l'ensemble des décisions économiques et politiques de l'industrie des communications. J'ai toujours l'impression d'être en 1995 à essayer d'évangéliser, enseigner, convaincre, expliquer. Finalement, de justifier l'efficacité stratégique et financière du pouvoir de cette nouvelle culture médiatique.

En 15 ans, des transformations profondes et structurelles, il n'y en a point eu.

Hier soir, j'ai eu le privilège de discuter avec certains collègues qui ne voudraient sûrement pas être cité ici. Je respecte cela et je les comprends très bien. Selon eux, je serais maintenant sur la blacklist de l'industrie. Je serais devenu une sorte de malade mentale, un "loose canon",un gars avec qui l’on a peur de travailler.

Triste d'entendre cela en 2009 au Québec. Dommage aussi. Dommage pour eux, dommage pour tous ceux qui ont peur de moi. Vous ne devriez pas.

Ces discussions de coulisses ont donc confirmé ce que je pense profondément depuis plusieurs mois.

Pour que le changement opère réellement au Québec, le traditionnel doit s'écrouler. Il doit casser et se briser autant dans sa mission corporative que dans son modèle d'affaires.

Mais je sais qu'au Québec cela n'arrivera pas.

Comme société, comme industrie, collectivement, nous avons trop peur du changement. Alors ont deal avec un statu quo économique tout à fait incohérent, déséquilibré, étouffant, castrant, fermé qui profite encore et toujours aux institutions traditionnelles qui s'enrichissent depuis trop longtemps du même modèle économique.

Jamais ILS n'accepteront de laisser leur place.

A moins de s'unir dans une vraie révolution sociale, culturelle, commerciale, technologique, politique et humaine.

Me suivez-vous ?

2 comments:

Christian Aubry said...

Bon, je me lance... Ce que je trouve étonnant, c'est (1) ta lucidité, cher Pierre. C'est vrai que ton radicalisme fait peur, même à un "soft loose canon" comme moi. Et (2) le fait que ce billet n'ait reçu aucun commentaire en 24 heures, comme si ton appel résonnait dans le vide.

Les questions qui me viennent à l'esprit sont nombreuses. Qui te suit, en vérité? Quel pouvoir ont ces gens et jusqu'où sont-ils prêts à aller? Et toi, quel prix es-tu prêt à payer?

La révolution médiatique que tu appelles de tes vœux peut-elle être financée par les utilisateurs? Personnellement, je ne le crois pas, du moins pas dans un premier temps.

Comme toutes les révolutions réussies, celle-ci doit prendre son envol à l'intérieur même du système. Les choses vont lentement mais je crois que c'est possible, à condition de s'employer à convaincre, pas à provoquer comme tu le fais si bien, avec tant de brio et de talent consumés sans résultat.

Ceci dit, ton action n'est pas vaine. Malgré le silence et l'ostracisme, ton expérience surprend et inspire. Fais attention, cependant, de ne pas te brûler les ailes comme Prométhée en t'approchant trop prêt du soleil. Capitalise sur cette intéressante expérience avant de t'y perdre. Bref, sois un peu québécois ;~)

Pierre Côté said...

Je suis prêt à payer de ma vie.